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Nicolas Daragon, Si Bien ensemble Nicolas Daragon

Jacques Chirac vient de nous quitter à l’âge de 86 ans.

30 septembre 2019

Jacques Chirac vient de nous quitter à l’âge de 86 ans.

Ayant participé à ses deux campagnes présidentielles victorieuses en 1995 et en 2002, je garde le souvenir d’un homme politique qui fonctionnait à l’affectif, descendant direct de l’Ancien Monde, celui de la fin des 30 Glorieuses, de l’ouverture au monde dans les années 80, de cette France victorieuse « blacks-blancs-beurs » dans les années 90 et encore fière d’elle-même à l’aube du XXIème siècle. 

Du fameux « P****, 2 ans » au « Brave type sympa » des Guignols de l’info, il incarnait une forme de bonhomie, de franchise, qui avaient forgé cet état d’esprit un peu franchouillard qu’on affectionnait tant chez lui. Le « Mangez des pommes » de 95 lui allait si bien !

« J’apprécie plus le pain, le pâté, le saucisson, que les limitations de vitesse » disait-il comme un clin d’œil avant l’heure à cet exercice du pouvoir très contemporain qui consiste parfois plus à interdire qu’à protéger.

Du vibrant appel de Cochin pour un respect de la souveraineté des peuples européens, à la décision audacieuse de résister aux Etats-Unis lors de la seconde guerre d’Irak – incarnée par Dominique de Villepin à la Tribune des Nations Unies à New-York – il était l’un des derniers héritiers du Général de Gaulle et du souverainisme teinté de bon sens que le RPR représentait.

Chirac, c’était aussi l’Africain, le seul chef d’Etat français à avoir visité 40 pays en Afrique, mais aussi l’amateur des arts premiers dont un musée porte son nom quai Branly à Paris, et bien sûr le Japon et son art ancestral des sumotori.

Chirac était attachant et son magnétisme était palpable chez des Français qui lui rendaient bien, à chaque déplacement, ou chaque année lors de ses visites marathon Porte de Versailles pour le salon international de l’Agriculture.

Si ses deux mandats de Président restent marqués par quelques rendez-vous manqués, à aucun moment, notre pays n’a failli sur la scène internationale. Chirac, c’était l’expérience et la connaissance du monde qui nous entoure.

Chirac, c’était bien l’héritage d’une certaine France qu’on oublie aujourd’hui d’aimer : celle du temps long et de la transmission, de la langue, de la culture et du savoir, de l’équilibre entre les territoires, de l’amitié entre les peuples, de l’autorité jamais discutée sur la scène internationale. 

Chirac, c’était la France !

Monsieur le Président, vous nous manquiez déjà depuis 2007 ; votre absence ne sera jamais comblée. Vous léguez bien plus que des citations imagées !

PS : lors du prochain conseil communautaire de Valence Romans Agglo en novembre, je proposerai de dénommer Jacques Chirac, le futur Palais des congrès de Valence dont les travaux de rénovation et d’extension débuteront au 1er semestre 2020

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